Compte-Rendu de la Première Assemblée Générale Souveraine de Jussieu – 9 mars
Environ 170 personnes présentes (2/3 étudiantes, 1/3 personnel) ; 5 bibliothèques sur 6 sont fermées.
– L’AG commence avec quelques points sur le projet de loi El Khomri.
– La plupart des interventions soulignent que ce texte est inacceptable. L’AG se prononce (par vote à l’unanimité) pour le retrait sans condition du projet de loi.
– Beaucoup d’interventions insistent aussi sur le fait que ce n’est qu’un début de mouvement et qu’il doit se massifier (sur Jussieu et ailleurs).
– La question de la grève est évoquée et une personne des bibliothèques fait remarquer que c’est difficile de tenir une grève sur le long terme à cause des retraits de salaire qui peuvent s’avérer tragiques pour des familles.
– Proposition de la création d’une caisse de grève et remarque que ça peut être très difficile à mettre en place.
– Proposition de création d’un comité de mobilisation pour s’organiser sur la fac (vote de sa création à l’unanimité). Ce comité n’est pas décisionnel et ne fait qu’appliquer les décisions prises en AG.
– Proposition que ce comité de mobilisation organise rapidement une réunion sur la loi travail avec par exemple des inspecteurs-trices du travail (pour expliquer plus précisément la loi), des gens de Goodyear, des postier-e-s du 92…
– Proposition qu’il s’attache à rendre visible la lutte contre la loi travail sur la fac avec par exemple la tenue de tables.
– L’AG rejoint l’appel d’autres université à participer à une journée de mobilisation le 9 mars.
Une nouvelle AG est prévue à Jussieu le 16 mars à 12h.
A la fin de l’AG, 90 personnes se sont inscrites sur la liste de diffusion pour être tenues au courant des suites de la mobilisation et 50 personnes se sont inscrites pour le comité de mobilisation.
Décisions votées :
– L’AG de P6 exige le retrait du projet de loi El Khomri sans négociations
– Création d’un comité de mobilisation
– L’AG de P6 s’associe au texte d’appel de l’AG de Paris 8 (texte ci-dessous)
– Volonté de création d’une caisse de grève
– Écriture d’une lettre adressée au président de l’université pour demander la banalisation des cours les jours de mobilisation ainsi que le non retrait de salaires pour les personnels
– Participation à la journée de mobilisation du 17 mars
– Nouvelle AG à Jussieu le 16 mars à 12h
Appel voté par l’AG du 9 Mars
Nous, étudiant-e-s de l’université de Paris 6-Jussieu, réuni.e.s à 200 le 9 mars en Assemblée Générale, exigeons, le retrait pur et simple du projet de loi sur le Travail et des mesures immédiates pour lutter contre la précarité.Dire, comme le fait la Ministre Mme El-Khomri, que ce serait « absurde » que les jeunes se sentent concerné-e-s par cette loi qu’ils n’auraient pas « comprise », c’est prendre les jeunes pour des imbéciles. Nous avons bien compris le projet de loi, et c’est pourquoi nous le refusons. Nous refusons de travailler plus (jusqu’à 46 heures par semaine) pour gagner moins. Nous refusons de nous faire virer encore plus facilement pour grossir les chiffres du chômage qui nous touchent déjà particulièrement.
Ce refus, nous entendons l’exprimer dans la rue et par le nombre. A dix ans de la lutte contre le CPE, c’est bien le spectre d’une mobilisation massive de la jeunesse convergeant avec celle des travailleur.se.s qui hante le gouvernement. C’est ce qui explique le report de la présentation du projet de loi devant le conseil des ministres. Avant même que nous ne soyons descendu.e.s dans la rue, la peur a déjà commencé à changer de camp !
Nous comptons bien donner raison à cette peur, et nous ne nous laisserons pas tromper par les manœuvres du gouvernement. Loin d’attendre assis la présentation d’une nouvelle mouture du projet de loi, c’est le moment de se mobiliser massivement pour imposer son retrait pur et simple. Nous sommes conscient-e-s que pour faire reculer définitivement le gouvernement, c’est un mouvement d’ensemble dans la durée qui sera nécessaire.Nous invitons l’ensemble des universités réunies en Assemblée Générale
– à participer à une nouvelle journée de mobilisation nationale le 17 mars prochain
– à travailler à l’amplification du mouvement par un travail d’explication patiente sur les conséquences de cette loi
– à ce que des initiatives soient prises pour faire le lien avec les travailleur-euse-s et les lycéen-e-s mobilisé-e-s, dans la perspective d’un tou-te-s ensemble